Non, je n’ai pas soudoyé l’algorithme de Google avec des gâteaux ou des chuchotements nocturnes. La recette est plus simple, mais aussi plus exigeante : une stratégie SEO robuste, de la discipline éditoriale, et une vraie vision à long terme.
Résultat : +72 % de trafic organique en un an, une progression constante de mes positions, et une présence affirmée dans les SERP face à des médias généralistes bien plus puissants.
Voici, sans poudre magique mais avec beaucoup de technique, comment j’ai fait.
1) Une refonte technique sans fioritures : d’Elementor à Salient
Avant, le site tournait sur Elementor. Excellent constructeur pour prototyper vite, mais côté SEO il peut traîner quelques boulets :
DOM surdimensionné, couches de div imbriquées, CSS et JS chargés par défaut même quand on n’en a pas besoin, styles inline qui compliquent la critique CSS, widgets qui injectent du render-blocking, et au final des Core Web Vitals dans le rouge, notamment LCP et INP. Rien d’irrémédiable pour un intégrateur chevronné, mais il faut une vraie discipline technique pour contenir l’embonpoint.
J’ai donc basculé sur Salient. Pourquoi ?
Parce qu’il embarque une approche plus parcimonieuse des assets : chargement modulaire, scripts différés, lazy-loading natif, options d’images responsives bien pensées, et un code plus compact. Concrètement, ça se traduit par un DOM plus léger, des feuilles de style plus courtes, et des temps de rendu plus réguliers. Résultat : des CWV qui rentrent sous les seuils recommandés, surtout sur mobile, là où se joue la bataille.
J’en profite pour remercier Vincent Berthelin pour son conseil : « Passe sur Salient, et rationalise. » Je l’ai écouté. Et j’ai rationalisé.
Résultat ? Un site beaucoup plus rapide.

2) Du ciblage chirurgical : niches, intention et différenciation
La deuxième brique a été stratégique. J’ai cartographié les trois concurrents principaux : crawl, extraction des pages qui performent, content gap analysis, estimation du « share of voice », et, surtout, mapping de l’intention de recherche.
Objectif : repérer les niches sous-servies qui renvoient du jus (volume + valeur), puis bâtir un contenu meilleur que l’existant. « Meilleur », ça veut dire :
– plus exhaustif sur les sous-sujets clés,
– plus clair sur les étapes et les décisions,
– plus crédible (E-E-A-T : expertise, expérience vécue, autorité, fiabilité),
– mieux structuré pour les moteurs (titres propres, schémas, ancres signifiantes, entités bien posées).
J’ai aussi exploré des audiences moins visibles, mais très affinitaires avec la thématique grande taille. Et c’est là que la stratégie a pris un tournant communautaire.
Co-marketing d’affinité avec micro-influenceuses
J’ai voulu que les contenus « parlent » aux communautés qui portent ces sujets au quotidien. J’ai donc identifié des micro-influenceuses TikTok, YouTube et Instagram qui défendent les valeurs des personnes rondes. L’idée n’était pas du placement, mais de la co-création éditoriale : portrait, interview, guide à quatre mains, mise en lumière de leurs combats.
Le nom de cette approche ? Co-marketing d’affinité (on peut aussi parler de co-branding ou de cross-promotion). Deux marques/voix qui partagent une même audience et des valeurs voisines, et qui créent ensemble un contenu utile. Quand elles relaient l’article, elles envoient une audience déjà chaude. Résultat ? Plus de temps de lecture, un taux de rebond qui s’assagit, et des signaux d’engagement qui font sourire la Search Console.

3) Repenser l’architecture éditoriale : des catégories par persona
J’ai redessiné la taxonomie à partir des personas. Oui, il y a des attentes différentes, mais un tronc commun fort : l’univers des personnes rondes. J’ai donc créé des sections éditoriales qui répondent à des besoins réels, du « classique » à l’ultra-niche :
– Femmes rondes : style, coupes, shopping, confiance en soi.
– Hommes : mieux comprendre, mieux séduire, déconstruire les clichés, être respectueux.
– Santé & mouvement : mieux-être, sport doux, nutrition sans grossophobie ni injonctions.
– LGBTQ+ : témoignages, mode inclusive, ressources adaptées.
– Et d’autres verticales testées en MVP éditorial (minimum viable post) : on publie, on mesure, on itère.
Chaque catégorie possède sa page-pilier (texte d’intro, liens vers les meilleurs articles, FAQ), des clusters reliés par un maillage propre, et des pages hub qui captent des requêtes génériques tout en redistribuant l’autorité vers les contenus spécialisés.
Google finit par se dire : « OK, eux sont topically authoritative sur le sujet. » Et quand Google vous veut comme un expert, le reste suit.
4) La sémantique, vraiment appliquée
Tous mes contenus sont informationnels (presse oblige), mais j’écris les pages majeures comme de vrais guides 360°. J’aligne l’article sur l’ensemble du spectre d’intentions : définition, problèmes, solutions, comment-faire, exemples, erreurs courantes, marques pertinentes, points de vigilance.
Sous le capot, je travaille les entités (personnes, marques, lieux, concepts), les cooccurrences, les variantes lexicales, les sous-thèmes issus des PAA (People Also Ask), et j’outille le tout avec du schéma : Article, BreadcrumbList, Organization, et FAQPage quand c’est pertinent.
Pas de poudre de perlimpinpin « LSI » d’un autre âge ; simplement un maillage sémantique clair qui aide les moteurs à comprendre de quoi on parle — et pourquoi notre page mérite le haut du panier.
Quand un sujet appelle des références commerciales (par exemple « où trouver telle pièce en grande taille »), je les intègre sans casser la lecture : encadrés, liens utiles, comparatifs sobres. Information d’abord, conversion ensuite. La tradition des bons guides : rendre service avant de vendre !

5) Maillage interne : des silos propres et des ancres qui parlent
J’ai abandonné le « liens populaires au pied de page » pour du contexte. À l’intérieur des paragraphes, j’insère des ancres descriptives qui prolongent l’intention du lecteur vers le bon contenu.
Chaque cluster possède son pilier (hub) et ses pages « spokes », maillées dans les deux sens ; les breadcrumbs renforcent la hiérarchie ; les pages orphelines sont traquées et raccordées.
Objectif : faire circuler le PageRank interne, aider le robot dans son crawl, et surtout accompagner l’utilisateur dans une progression logique. C’est traditionnel, c’est propre, et ça fonctionne.
6) Oui, j’utilise l’IA… avec parcimonie
Je m’en sers surtout pour idée-titres et variantes d’angle. Ensuite, je tranche à la Search Console : j’observe le CTR par requête, j’ajuste les titres et H1 en restant fidèle au contenu (pas de promesse en toc). L’IA n’écrit pas l’expertise ; elle m’aide à polir l’accroche.
7) « Cannibalisation » : un faux problème sur un site média (mais à surveiller)
Il n’y a pas de « pénalité Google pour cannibalisation ». Le risque, c’est que deux pages proches se disputent la même requête et diluent les signaux.
Sur un site de presse, la fraîcheur, l’angle, l’actualité et la temporalité créent naturellement des différences d’intention : la page d’analyse longue cohabite bien avec une actu brûlante ou un billet d’humeur. Tant que chaque article apporte une valeur ajoutée distincte, tout va bien.
En revanche, sur un e-commerce, c’est plus sensible : si deux fiches/collections se chevauchent, l’utilisateur peut atterrir sur la mauvaise page (faible marge, mauvaise gamme), et ça coûte. D’où l’utilité, dans ce contexte-là, de consolider, canonicaliser, ou repositionner les pages pour clarifier le parcours.
Sur beauteRonde.fr, je gère la question en amont : angles bien différenciés, titres et H1 distinctifs, intertitres uniques, maillage qui renvoie la bonne page sur la bonne requête. Et, quand c’est nécessaire, je fusionne en gardant l’URL la plus forte.
8) Mes KPIs et ce qui a bougé
Au-delà du trafic, j’ai suivi de près mes indicateurs de performance SEO. Deux éléments sont particulièrement révélateurs :
Progression des positions moyennes
En l’espace d’un an, ma position moyenne sur Google est passée de 22,6 (juin-septembre 2024) à 19,6 (mars-juin 2025).
Cela peut sembler modeste, mais en SEO chaque point compte : passer de la page 3 à la page 2, puis grappiller les premières positions, c’est ce qui ouvre la voie à un trafic qualifié massif. Concrètement, cette progression traduit une meilleure pertinence perçue par Google et une consolidation de mon autorité thématique.

Présence face aux résultats généralistes
Quand on tape des requêtes comme blog grande taille, blog curvy ou blog femme ronde, le site BeautéRonde apparaît désormais dans le top 3 aux côtés de mastodontes comme Cosmopolitan.fr, Big Beauty (Stéphanie Zwicky) ou encore Letilor.
Ces résultats sont intéressants car ils montrent que :
– un site de niche, éditorial, peut rivaliser avec des médias généralistes à forte notoriété ;
– Google me positionne comme une référence experte du domaine, et pas seulement comme un blog personnel ;
– l’intention utilisateur est bien couverte : qu’on cherche un média mode mainstream ou une voix spécialisée sur les personnes rondes, BeautéRonde est proposé comme réponse légitime.
Autres signaux
– CTR en hausse : mes titres optimisés attirent davantage de clics, surtout sur les requêtes “blog grande taille” et “blog femme ronde”.
– Diversification des requêtes : le site n’est plus dépendant d’un petit set de mots-clés, mais capte une large longue traîne autour du body positivisme, de la mode grande taille et des conseils inclusifs.
– Engagement : temps moyen de lecture en hausse, profondeur de visite meilleure sur les guides, preuve que le contenu correspond à ce que les internautes venaient chercher.
Résultat ? je ne me contente pas d’apparaître, j’arrive à tenir ma place aux côtés d’acteurs puissants, tout en grimpant progressivement dans les positions moyennes. La progression est quantitative (trafic +72 %) et qualitative (meilleure visibilité sur des requêtes clés).



9) Pourquoi cette méthode tient dans le temps
Parce qu’elle ne repose pas sur une astuce, mais sur quatre piliers classiques et efficaces :
une base technique propre, une stratégie éditoriale par personas, une sémantique profonde, et une dynamique communautaire qui apporte des signaux d’engagement.
C’est traditionnel, oui. C’est aussi ce qui résiste aux humeurs des mises à jour.
10) Ce que je ferai encore mieux demain
Toujours la même ligne :
– densifier les pages-piliers et leur FAQ à partir des PAA et des requêtes émergentes,
– renforcer les partenariats d’affinité avec des créatrices qui comptent dans la communauté,
– pousser plus loin la donnée (journaux de crawl, logs serveur, analyse du budget de crawl, monitoring CWV par template),
– et continuer d’écrire des guides utiles, parce que c’est ce qui fait revenir les gens, et Google.