Autrefois, il y avait la dangereuse recherche de l’or dans les jungles incas ou dans le gravier d’une rivière. Aujourd’hui, les sociétés ont trouvé un nouvel eldorado dans le domaine du jeu vidéo : les jeux gratuits sur mobile ou tablette. Ils rapportent beaucoup d’argent pour un investissement parfois faible en créativité.
Jouez et oubliez de compter, les GAFA s’en occupe !
Pour gagner, donnez !
La première bonne idée pour rendre addict le consommateur est de l’appâter en lui offrant le jeu. C’est le principe du portable à 1 euro ou gratuit pour un forfait à engagement de deux ans. Le terme anglais qui est né de ce principe est le free-to-play (F2P ou libre de jouer). La solution marketing est vieille comme le monde mais marche toujours. Les GAFA (Google, Apple, etc) génèrent des milliards de dollars avec la vente d’application. Mais dans App Store, ce sont les jeux gratuits qui génèrent le flux le plus important : 80% du chiffre d’affaires des Apps d’Apple et de Google. Il suffit de voir avec quel engouement les joueurs se sont jetés sur Puzzle et Dragon par exemple. Et ce dans le monde entier.
Mais d’où vient l’argent ?
Les applications gratuites sont toujours adossées à un système de paiement par centimes de la monnaie du pays du joueur. La limitation des niveaux implique un investissement modeste pour parvenir à continuer coûte que coûte la quête du héros ! Et nous ne vous parlons pas du prix de l’arme magique qui va tuer le dragon sans coup férir. La facture du joueur attaché à son jeu est de loin, au-delà des rapports publicitaires la manne la plus importante. Ses paiements dits « minimes » sont appelés les «in-app purchases» dans le langage professionnel des développeurs. Un petit calcul : 10 millions de joueurs envoient qui investissent 100 euros par ans (27 centimes par jour) = 1 milliard d’euros.
Revenus des jeux en 2017 : 108,9 milliards de dollars
Le général en chef des troupes de soldats à la recherche du trésor des joueurs est Suédois. Il s’agit de King.Com filiale de Activision Blizzard créatrice du jeu World of Warcraft. Et son trophée est Candy Crush Saga : le bonbon rapporte deux milliards de dollars sur les 7 qu’elle a annoncés en 2017. Autre sujet de rentabilité : le Freemium (contraction de free et premium). Les utilisateurs payants sont des mobinautes qui connaissent parfaitement l’application. Ils sont favorables à un paiement complémentaire pour obtenir du temps supplémentaire par exemple ou des options accessibles par un achat ou un abonnement. Spotify pratique ainsi ! Et notre bonbon favori également (nous avons nommé candy Crush). Le prémium est le pendant du service tout inclus dans une prestation de base vendue avec un prix d’appel ou offerte dans notre cas précis. Le but étant d’avoir un maximum de joueurs inscrit. La génération de chiffre d’affaires sur une application qui plait se fera de manière naturelle entre abonnés. Par le bouche-à-oreille par exemple. Le premium sera la cerise sur le gâteau du développeur. Apple leur a versé 70 milliards de dollars en 2016 et plus encore en 2017.
Eléonore BACHER